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Cette bioraffinerie expérimentale mettra en valeur les coproduits végétaux et lactés de l’agro-industrie locale. Ces rebuts peuvent être valorisés par leur fourniture aux larves de la mouche soldat noire (MSN ou Hermetia illucens) afin de transformer celles-ci en nourriture animale naturelle sous la forme de larves vivantes ou séchées, de farine voire d’huile.

Production destinée aux animaux de compagnie, aux jardins (larvi-compost), et plus loin aux élevages porcins, aquacoles et avicoles ; sachant que la fraction protéique de cette nourriture est un super aliment au cours des premiers stades de la vie de la volaille, des très petits poissons d’aquaculture et des crevettes. Précisons que 2,622kg de larves vivantes correspondent à 403g de protéines, représentant 3,07kg de mix de grains pour poules et 1,81kg de croquettes pour chiens.

Ce type d’élevage, au fait de la transition écologique, est reconnu pour sa bioconversion de protéines de faible valeur en protéines, lipides, acides aminés... de qualité et à faible consommation d’eau et de surfaces. Dotée d’enzymes très puissantes, la larve MSN traite ces déchets rapidement, les réduisant jusqu’à 50% de leur masse initiale avec un taux de conversion élevé en biomasse (jusqu’à 25% sur la base du poids humide). En 2015, le Pr. T-X Nguyen a constaté des taux de réduction de 67,9% pour les déchets de cuisine et 98,9% pour les fruits et légumes. Réduction et conversion en biomasse larvaire ainsi qu’en compost immature, dont les nutriments et la matière organique contribuent à réduire l’épuisement des sols.

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Du côté de la demande nutritionnelle animale, elle devrait, selon la FAO, augmenter de 70% d’ici 2050, et les techniques modernes d’élevage bien qu’ayant considérablement évolué aux cours des années restent polluantes et envahissantes. En effet, près de 70% des farines de poissons nécessitent environ 20 millions de tonnes de matières premières, et sont utilisés par une aquaculture en pleine expansion, qui fournira 60% du poisson consommé d’ici 2030 (FAO), le solde étant destiné aux porcs et volailles. Cette pèche minotière perturbe les stocks de poissons, d’où une perte de diversité génétique, un déséquilibre des réseaux trophiques, et des risques sanitaires de bioaccumulation, dans la farine produite, de métaux lourds, parasites et micro-organismes... (CIWF, 2019).

Du côté du gaspillage alimentaire, la FAO (2012) le quantifie à 1,6 milliard de tonnes par an dans le monde, et à 33%, la part de la production perdue entre la récolte et la consommation (50% de fruits et légumes). Selon l’Eurobaromètre (2017), 173 kg/personne de nourriture sont perdus par an, avec une projection européenne en hausse. En France, un volume de 20kg/an/personne est gaspillé (30% encore emballé), pour un coût de 12-20 Md€ (100-160€/habitant).

Selon l’ONU, la production de protéines issues des insectes est une alternative durable aux protéines conventionnelles, et répond parfaitement au problème de la sécurité alimentaire humaine et animale, et ce, tout en respectant l’environnement.

Bref, Artémis propose ici de diminuer le gaspillage, de préserver la biodiversité par une moindre consommation de farines de poissons et de céréales, de l’enrichir en stimulant la curiosité des enfants envers les arthropodes, nourriture de cultures éloignées, de revenir à une alimentation naturelle de la biodiversité, et de préserver des ressources tout en favorisant l’activité et la formation locales, le tout dans un élevage low-tech.

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